Nuage de Bourgeon avait été baptisé comme tel il y a quelques jours de cela. Hier, Astre des Anges lui avait fait un entrainement mais ne lui avait pas fait visiter le territoire. Il n’aimait plus vraiment être dans un endroit sans savoir ce qu’il y avait autour de lui. Et si personne ne voulait lui montrer, et bien il découvrirait par lui même !
Le jeune novice sortit discrètement du camp, et se dirigea là où ses pattes voulaient bien le guider. Il faisait plutôt beau aujourd’hui. Le soleil de l’après-midi descendait lentement dans le ciel et chauffa le pelage brun tigré de l’apprenti. Il faisait très beau même. Les oiseaux chantaient, le soleil brillait, et le vent soufflait gentiment. Les pattes du matou bougeaient rapidement au rythme de sa course. Bientôt ses oreilles entendirent un drôle de bruit. Comme un martèlement continu du sol par quelque chose. Curieux, l’apprenti ne put s’empêcher de suivre ce bruit à la trace. Les yeux grand ouverts, il se rua vers l’endroit d’où émanait le bruit. Ses prunelles s’écarquillèrent quand il vit un genre de rivière, qui s’écoulait très lourdement en contrebas. C’était les Chutes ! Il en avait souvent entendu parler. Il se rappelait maintenant que de l’autre coté, sur l’autre rive, se trouvaient les terres du clan du Vent. Sa curiosité piquée à vif, il se dirigea lentement vers le bord de l’eau. Tel un chaton, il s’approcha et commença à mettre sa patte dans l’eau et à remuer le liquide cristallin avec. Puis il sentit l’odeur du clan ennemi se renforcer un peu et il entendit des bruits de pas. Effrayé d’être vu ici en train de glandouiller par un chat d’un autre clan, il se retourna très vite et alla se cacher derrière les buissons.
Une femelle rouquine déboula de l’autre coté de la rivière. Nuage de Bourgeon fixait la nouvelle venue avec intérêt. C’était la première fois qu’il voyait un chat étranger à son clan. Il était donc curieux. Mais apparemment pas assez discret pour ne pas être remarqué. La voix de la féline qui devait être une apprentie s’éleva dans l’air :
Salut ! Sors de ta cachette, je t'ai vu !

Les yeux bleus du novice de la Rivière, s’ouvrirent en grand depuis ses fourrés. Sortir ? Maintenant, il ne pouvait plus faire autrement. Il était donc contraint à partir de sa cachette. Timide, il mit une patte à la vue de l’autre, puis le reste de son corps suivit. Quand il remarqua que la femelle en face n’avait pas d’intentions agressives dans son expression, il se dit que peut-être serait-elle son amie. Social, il s’approcha donc de l’eau, s’assit et enroula sa queue autour de ses grandes pattes avant de miauler.
-Salut ! J’suis Nuage de Bourgeon ! Et toi c’est quoi ton nom ?

« Salut ! J’suis Nuage de Bourgeon ! Et toi c’est quoi ton nom ? »

« Ben moi c'est Nuage d'Abricot. Et si tu est bien entraîner question odeur des autres clans, tu aurait surement remarquer que je vient du Clan du Vent ! Mais toi, tu sens la poiscaille... Tu est du Clan de la Rivière, c'est bien ça ? Ravi de faire ta connaissance alors, Nuage de Bourgeon ! »

La femelle en face de lui, de l’autre coté des Chutes, semblait assez amicale. Du moins, assez pour répondre à la présentation de Nuage de Bourgeon avec un immense sourire et une mine joyeuse. La jolie femelle rousse s’approcha de l’eau et s’assit. D’une voix amicale, joyeuse et chaleureuse, elle s’écria presque :
Ben moi c'est Nuage d'Abricot. Et si tu est bien entraîner question odeur des autres clans, tu aurait surement remarquer que je vient du Clan du Vent ! Mais toi, tu sens la poiscaille... Tu es du Clan de la Rivière, c'est bien ça ? Ravi de faire ta connaissance alors, Nuage de Bourgeon !

Nuage d’Abricot. Ce nom allait à ravir à la jeune femelle rousse pâle. Elle avait l’air très gentille, de ce que le matou de la Rivière en voyait. Avant que Nuage de Bourgeon puisse s’attarder encore un peu sur le physique de la jolie minette de l’autre coté de la Rivière, il la vit bondir derrière les buissons. L’apprenti tigré regarda avec intrigue le coté Venteux de la frontière, se demandant se que fricotait sa nouvelle amie là-bas. Il sursauta presque quand il vit une tornade de fourrure rousse débouler en dehors de sa cachette. Nuage de Bourgeon sourit. Celle qui s’appelait Nuage d’Abricot semblait joueuse et agréable à vivre. Ils allaient surement bien s’entendre.
Sans qu’il sache pourquoi, il vit la novice replonger dans les fougères pour en ressortir quelques secondes plus tard avec un écureuil dans la gueule. Elle lui avait montré ce qu’elle « savait faire ». Au tour du fils d’Etoile de Verre de faire sa petite démonstration. D’un pas léger, il s’approcha de l’eau cristalline. Outre son reflet dans l’eau, il y voyait une autre petite silhouette frétillante. Un poisson ! Les yeux grand ouverts, il approcha sa tête de la surface et attrapa d’un geste fulgurant de la patte une belle proie, tout comme le lui avait appris son mentor. Fier de lui, il sauta sur la roche la plus proche de sa rive, en veillant à ne pas dépasser la frontière. Au cas contraire, si cela venait à arriver dans les oreilles de son mentor qui et également sa lieutenante, ou pire, à son père, ça barderait. Il posa sa prise devant ses pattes et regarda Nuage d’Abricot, comme pour l’inviter à venir sur la pierre qui était en face de lui, et qui était largement joignable de là où elle était.