Cet après-midi, je somnolait sur ma litière, les oreilles tombées sur le côté. J'en avais marre de somnoler ici, surtout qu'on était nombreux dans la pouponnière. Petit Faucon, petit pégase, Petite Mélopée... Pfff, je méprisais les frères et les sœurs, incapables de se débrouiller par eux-mêmes. Peut-être était-ce par jalousie, mais je ne voulais même pas le savoir. J'étendis mes pattes une par une, fermant les yeux en délectant ce plaisir. Puis je sortis de ma couche en m'ébrouant. Je voulais vite devenir un apprneti, pour pouvoir enfin me battre en paix.
Quand je sortis dehors, la lumière du soleil déjà haut m'éblouis. Je clignai des yeux et m'aperçus que la plupart des guerriers et apprentis étaient déjà sortis en patrouille ou en chasse. mais moi ? Qu'est-ce que je pouvais bien faire ? Je baillai, un peu agacé par le fait de rester coincé ici alors que beaucoup pouvaient s'amuser en dehors du camp. Non, pas vivement d'être apprenti, vivement d'être un guerrier ! J'espérais juste que mon museau lourdement balafré ne changerait rien au choix de mon nom. Maudites ronces ! Et je portais leur nom en plus !
Soudain, je sentis une présence derrière moi. En tournant vivement la tête, je vis Petit Pégase. Ah, lui. Un jeune chat gris aux poils longs. Bon, au moins je pouvais peut-être jouer avec lui.


« Eh ! Petit pégase ! Tu fais quoi ? » lançai-je avec aplomb.

Par le Clan des Etoiles, faites que ce chaton ne soit pas un petit insecte ennuyeux et mou du ventre, comme un chat du Clan du Vent.

Ce matin, quand le soleil montrait sa petite fripouille, Petit Pégase se réveilla, réveillé par les rayons du soleil. Le chaton ouvrit doucement ses paupières, bailla et s'étira une fois debout. Il s'assit à l'entrée de la pouponnière et fit sa toilette. Petit Pégase avait l'impression que six lunes à rester dans la pouponnière lui semblait une éternité ennuyeuse, à rester coincé ici, attendre son destin. Il se lissa le pelage puis se lècha les babines. Petit Pégase écoutait les ronflements des autres chatons paresseux. Il regarda les guerriers et les apprentis partir en patrouille du matin. Pff... Quel ennui ! pensa-t-il. Il retourna sur sa litière pour faire un petit somme.

L'après-midi, Petit Pégase eut fini son somme. Il se leva pour aller vers le tas de gibier. Il prit une minuscule souris pour n'en faire qu'une bouchée. Le chaton s'assit puis attenda. C'est ennuyeux... Quand une voix l'appela derrière lui.

Il se retourna pour voir le tas de gibier. Il commence à se vider peu à peu... Pff Si j'était apprenti je pourrais attraper plein de proies, et on sera fier de moi Je serai un valeureux guerrier ! Il soupira puis regarda l'autre chaton. Petit Pégase s'assit pour attendre la réponse de l'autre chat.

« Entre l'amour et la haine ... »

Mélopée ~ Pégase ~ Ronce

La nuit avait été douce. La lune, loin d’être pleine, n’avait pas été camouflée une seule fois par de vilains nuages. Sauf que, quand l’heure fut venue, elle laissa place à son ami le soleil. Ce dernier, un peu timide, montait doucement, commençant son ascension dans le ciel clair. Une belle journée d’automne.



Petite Mélopée était roulée en boule dans la pouponnière. Elle dormait profondément, rêvant de sa mère. Oui, elle ne cessait de penser à sa défunte mère. C’était bien triste me direz-vous. Mais ces rêves la faisaient sourire. Ils lui donnaient la force d’avancer dans le monde qui lui était destiné. Pouvoir sentir le parfum de sa maman était quelque chose d’extraordinaire. Mais cela venait de son imagination, elle le savait … Seul les chefs et les guérisseurs pouvaient communiquer avec les chats du Clan des Etoiles.
Quand le soleil fût à son zénith, la femelle au pelage gris fût secouée par une reine.

« Allez, debout Petite Mélopée. »

La petite ouvrit les yeux. Eblouie par la lueur blanche, elle poussa un petit miaulement de mécontentement. Quand elle rouvrit ses yeux verts, la lumière lui parût moins agressive. Quand son esprit dût de moins en moins embrumé par le sommeil, elle se leva d’un bon et regarda de tous les côtés, les yeux paniqués. La reine, surprise, n’eut pas le temps de lui demander ce qui n’allait pas que Petite Mélopée était déjà sortie en courant.
Son frère. Où était son frère. Elle n’aimait pas être loin de lui. Elle devait le surveiller. Dans la précipitation, elle trébucha et se retrouva le museau dans la poussière. Grognant, elle se releva pour s’ébrouer. Et comme par magie, elle vit son frère non loin de là. En compagnie d’un autre chaton …

Ho non, pas lui …

Plus calmement, histoire de ne pas recommencer à trébucher, elle s’approcha des deux mâles. Un peu timide, elle fit juste un signe de tête à Patte de Ronce avant d’aller toucher la truffe de son frère.

« Comment vas-tu ? » lui miaulât-elle doucement, avec sa voix câline.

Super, la petite enquiquineuse était réveillée ! Je marmonnai dans ma moustache tandis qu’elle allait frôler le museau de son frère. Pas moyen d’être tranquille ici. Tandis que je levai les yeux au ciel, je partis vers la tanière des apprentis pour la renifler. Mais elle était vide. Déçu, je reculai et retournai vers mes compagnons. Pour souligner mon mécontentement, je donnai un coup de langue rapide sur mon épaule en ébouriffant ma fourrure.


« Les apprentis ne sont pas là, grognai-je. Quand je serai Nuage de Ronce, aucune proie ne m’échappera, aucun guerrier ne me résistera et je serai un des plus grands guerriers que la forêt n’est jamais connu ! Et plus aucun chat du Clan du Ciel n’aura à manger des souris aussi petite que la tienne Petit Pégase »

Vantard, je relevai fièrement la tête. Ma mère m’avait dit que j’aurais les pattes suffisamment fortes pour devenir un bon apprenti, et les hanches assez puissantes pour bondir haut et loin. J’en étais très content. Cependant, avec Petite Mélopée dans les pattes, impossible de jouer comme on voulait. Toujours à l’intention du chaton gris, je rajoutai :


« C’est sûr qu’on s’ennuie, mais Etoile Estivale ne nous laissera jamais sortir de ce trou à rats ! On pourrait aller jouer à l’entrée du camp, on a le droit de sortir pour aller là. »

Cette fois, je m’adressai à Petite Mélopée, un regard de défi lancé vers elle. Voyons voir si elle ne ferait pas sa casse-patte en allant tout rapporter au chef. Oh mais oui ! Je connaissais bien les femelles, elles rapportaient tout ce qu’on leur disait et en plus, celle-là, elle était bien incapable de mettre une patte devant l’autre sans se casser la figure. Franchement, il y avait des boulets dans notre Tribu parfois, mais on ne pouvait rien y faire…

Une petite silhouette fine et grise s'approchait des deux chatons. Deux paires d'yeux bien rond était sur la silhouette : c'était Petite Mélopée. Celle-ci s'approcha de son frère doucement en lui frôlant le museau et lui dit d'un miaula d'une voix câline.

« Comment vas-tu ? »

Petit Pégase fit un hochement de tête à sa soeur et regarda Patte de Ronce un moment. Puis, elle regarda sa soeur qui était doté d'une magnifique fourrure grise. Depuis la disparition de leur mère, ces deux-là étaient très proche, et Petit Pégase serait prêt à tout pour sa soeur. Patte de Ronce marmonna sous sa moustache et se dirigea dans la tanière des apprentis pour la renifler. Petit Pégase eut un soupir de soulagement lorsqu'il le vit partir. Il poussa un petit ronronnement pour sa soeur, mais arrêta quand il vit Patte de Ronce revenir. Il semblait déçu. Surement parce que la tanière des apprentis étaient vide. Patte de Ronce se lècha l'épaule qui était ébouriffé pour souligner son mécontement, puis grogna.

« Les apprentis ne sont pas là. Quand je serai Nuage de Ronce, aucune proie ne m’échappera, aucun guerrier ne me résistera et je serai un des plus grands guerriers que la forêt n’est jamais connu ! Et plus aucun chat du Clan du Ciel n’aura à manger des souris aussi petite que la tienne Petit Pégase »

Petit Pégase hérissa doucement sa fourrure. Il aurait envie de faire de son compagnon de la chair à corbeau ! Il se retint de sauter sur Patte de Ronce. Il retroussa ses babines et poussa un petit feulement. Patte de Ronce relevait la tête avec fierté.

« C’est sûr qu’on s’ennuie, mais Etoile Estivale ne nous laissera jamais sortir de ce trou à rats ! On pourrait aller jouer à l’entrée du camp, on a le droit de sortir pour aller là. »

Patte de Ronce lança un regard de défi à Petite Mélopée. Petit Pégase grogna, en mettant une patte devant Petite Mélopée, comme pour la protéger. Le chaton gris feula, fourrure ébouriffé.

« Et tu sais, moi quand je serais Nuage du Pégase, nous verrons qui apportera la meilleure proie ! Je suis sur que tu fera moins le malin ! »

« Les vantards »

Mélopée ~ Pégase ~ Ronce

Nuage de Ronce semblait tout aussi ravi que Petite Mélopée. Tandis que son frère hochait la tête, elle jeta un regard noir à l’autre chaton. Rien que la présence de celui-ci l’exaspérait. Seulement, ne pas veiller sur son frère était pour elle un non-respect de la promesse qu’elle avait faite à sa mère. Oui, son imagination lui avait peut-être joué des tours mais elle était persuadée que c’était ce qu’aurait voulu sa mère.

Le chaton tigré partit renifler la tanière des apprentis, laissant le frère et la sœur seuls pendant quelques secondes. Petit Pégase ronronna, ce qui fit plaisir à la femelle grise. Mais son plaisir fût de courte durée. L’autre enquiquineur revenait, l’air contrarié. Ne voulant pas faire plus attention que ça à c prétentieux, elle s’assit. Sa queue était enroulée autour de ses pattes et ses yeux verts braqués sur Nuage de Ronce.

La petite écoutât distraitement les deux chatons se vanter de ce qui n’était pas encore prouvé. Le mâle brun rayé de noir la regarda avec insistance après avoir proposé d’aller jouer devant l’entrée du camp. Son regard était défiant, et elle ne parvenait pas à comprendre en quoi ceci la concernait.
En tout cas, dans un geste protecteur, son frère vint se poster entre elle et « monsieur je me crois plus fort que tout le monde » dans un petit grondement. Petite Mélopée leva les yeux au ciel. Comme si elle avait besoin de lui. Comme on dit ; la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe.

« Alors allons-y puisque ce n’est pas demain la veille qu’on sera apprenti. »

Le chaton gris regarda son frère chaleureusement avant de lancer un regard sans nom à l’autre cervelle de souris.