Des miaulements apeurés, une pluie battante et surement la chose la plus terrifiante, le tonnerre assourdissant, terrifiait la pouponnière. Tous les chatons miaulait aussi fort que leurs jeunes cordes vocales le leurs permettait. Tous sauf une. Une petite tache blanche dans la pénombre, éclairée de temps en temps par des éclairs impressionnants. Elle était à l’entrée de la pouponnière, regardant le ciel sans lune et sans étoiles. Elle sanglotait mais ses couinements étaient couverts par le bruit de la pluie battante et les miaulements des autres chatons. Ses larmes chaudes et salées étaient nettoyées par la pluie. Cela ne la gênait pas, elle trouvait même ça agréable. Elle aurait bien voulu rester là toute la nuit, sous une bouche froide et bercé par les gouttes tombants par terre. Le tonnerre s’étant arrêté, les chatons ne pleurait plus et commençait à s’endormir, c’est à ce moment-là que Patte Blanche sentit un souffle chaud au-dessus d’elle. Une des reines était venue la voir, l’incitant à regagner sa litière et de dormir. La chatonne ne voulait pas vraiment mais elle accepta sans chichi. Dès qu’elle fut couchée les pattes au chaud sous son corps, elle s’endormi instantanément.

À son réveil, la pluie avait presque cessée, laissant place à une bruine tiède parsemée de gouttelettes. La chatonne blanche avait somnolée quelques minutes avant que son voisin se lève, la sortant de son état dubitatif. Elle se leva difficilement, s’asseyant à côtés de sa litière les yeux mi-clos. Au bout de quelques autres minutes, elle ne leva, s’ébrouant et sortie de la pouponnière pour se rafraîchir. Elle bailla à s’en décrocher la mâchoire avant d’observer les chats présent dans le camp. Une immense flaque boueuse trônait au milieu de la place et des chats revenants de la patrouille de l’aube étaient crasseux et poisseux. La petite boule de poil blanche se dirigea vers le tas de gibier. Il n’y avait pas beaucoup de proie mais quelques grosses prises partagées permettraient de nourrir l’intégralité du clan. Patte Blanche pris un lapereau maigrichon dans sa gueule avant de revenir vers la pouponnière. Elle ne faisait plus attention aux gens autour d’elle, elle ne pensait qu’à manger. Quelques pas après, elle percuta le poitrail d’un chat. Le rongeur tomba à terre et la chatonne recula, déboussolée et surprise. Elle leva la tête pour voir à qui elle avait à faire et fit des grands yeux, elle venait de percuter le chef du clan.

Je grogna, il n'aurait pas pu regarder où il allait cet apprenti? Ah les jeunes! Surtout les nouveaux novices qui débordaient d'énergies et couraient de partout dans le camp. Je me retourna et vit non un apprenti, mais un petit chaton blanc. A cause de la pluie et de la boue, sa fourrure n'était plus tellement blanche. En me voyant, elle recula d'un air déboussolé et ouvrit grand les yeux. Elle avait fait tombé un lapereau maigrichon en me percutant. Je considéra la petite, étant comme tous les chatons le futur de la Tribu. Les reines et les autres chatons dormaient dans la pouponnière. Elle avait dû échapper à leur surveillance et avait piqué du gibier en douce. Je fronça les sourcils, pas très content.

" Je peux savoir ce que tu fais? Le gibier commence à manquer, ce n'est vraiment pas le moment d'en voler en douce et de tout manger! Pour la peine, tu donneras ça aux anciens. Ne te plains pas, j'aurais pu te donner une punition sévère. "

J'essaya de me remémorer de son nom. Qui avions-nous comme chatons dans le Clan? Petit Paradis, mon neveu et fils de ma soeur, Petite Cerise et Patte Blanche, qui était orpheline. D'ailleurs, je ne me rappelais plus trop de sa mère. C'était à peine si je lui avais déjà parlé. Patte Blanche se montrait généralement discrète, j'étais donc surpris qu'elle se comporte de la sorte.

[ Nul >< ]

La boule de poil blanche se raidit face au chat, le chef n’avait pas l’air de très bonne humeur, à vrai dire, elle ne l’avait vu que très rarement si ce n’est jamais, il ne sortait apparemment pas souvent de sa tanière. Honteuse, elle le regarda avec un air un peu désolé en ramenant le jeune lapin avec sa patte boueuse et détrempée vers elle. Elle le fixa un moment avant de redresser la tête pour s’expliquer avec le dirigeant du clan. Elle ouvrit la gueule pour s’excuser de l’avoir bousculé mais Etoile du Griffon la devança pour la sermonner à propos du gibier. C’est vrai que, même si c’était étrange, le gibier été plus rare, pourtant les diverses graines aurait dut les attirer… Elle rabaissa les oreilles dans un signe de soumission et pour demander pardon.

« Je peux savoir ce que tu fais ? Le gibier commence à manquer, ce n'est vraiment pas le moment d'en voler en douce et de tout manger ! Pour la peine, tu donneras ça aux anciens. Ne te plains pas, j'aurais pu te donner une punition sévère. »

V… Voler en douce ? Ce n’est pas du tout ce qu’elle voulait faire ! Elle voulait l’emmener à la pouponnière et le partager avec qui le voudrait… La chatonne préféra ne rien dire et obtempérer. Dès qu’elle le pourra, elle ira donner cette proie aux anciens, bien que l’odeur de la bestiole soit très alléchante… Elle hocha la tête pour signaler au chef son accord. Elle se releva, baissa la tête en sentant le regard lourd de reproche dans les yeux de son ainé. Elle ouvrit doucement la gueule, cherchant les mots pour s’excuser convenablement. Elle finit par relever la tête pour fixer le chef, puis elle prit une voix qui se voulait sérieuse et désolée pour montrer qu’elle ne voulait pas gêner, loin de là son intention d’ailleurs.

« Excuse-moi Etoile du Griffon, je ne voulais pas t’offenser, j’amènerais cette proie aux anciens dès que possible. »

Un autre chaton aurait très bien pu répondre avec insolence mais Patte Blanche se montra bien docile. Alalah, ces petits me posaient bien des problèmes. Déjà Chaton, Nuage de Couleur était incontrôlable, il en avait fait des bêtises, les Guerriers étaient obligés de l'avoir sans arrêt à l'oeil! En quelque sorte, c'était une bonne chose qu'il fut baptisé Apprenti et pu sortir du camp mais cela ne l'arrêtait pas pour autant de faire toutes sortes de sottises. Il y avait des progrès à faire avant d'être nommé Guerrier. Petite Cerise était une chatonne vive mais qui restait dans la pouponnière en ce moment et il y avait Petit Paradis. Ce chaton était né aveugle. Beaucoup pensaient qu'il ne deviendra jamais un Guerrier à part entière mais personne n'osait le lui dire en face pour ne pas le blesser. Moi-même j'avais du mal à voir comment on pouvait être Guerrier étant aveugle. L'ouïe, le flair et le touché ne remplaçait pas tout. Sur le champ de bataille et pour les combats, il serait un poids mort. Avec ses autres sens plus développé, on aurait pu envisagé de la faire passer Espion. Mais comment pourrait-il savoir s'il est caché ou vérifier que quelqu'un l'aie vu s'il était aveugle? Aussi, il y avait autre chose, triste mais vrai. Que penseraient les autres Clans si le Tonnerre engageait un Guerrier aveugle? C'était vraiment quelque chose de terrible, très terrible. La seule option qui restait, c'était soit de rester au camp et de ne rien faire ou bien de devenir l'Apprenti d'Eclat de Feu, notre Guérisseuse. Mais là aussi, je ne savais pas s'il avait les capacités nécessaires pour devenir Apprenti Guérriseur. Aussi, c'était un rôle appart, il fallait également renoncer à avoir un compagnon ou une compagne, avoir des chatons.

" Je peux savoir ce que tu faisais hors de la pouponnière? "

La boule de poil blanche ravala la bile qui lui entravait la gorge et se força à regarder le chef pendant sa tirade. Elle n’avait pourtant pas eu l’intention de mal faire en apportant à manger à la pouponnière… Elle était trop confuse pour articuler deux mots cohérents. Dans sa tête, tous les mots et toutes les lettres dansaient sur un tempo rythmé de telle sorte qu’elle n’arrivait plus à saisir le fond de sa propre pensée. Elle regarda la chef et se recula d’avantage. Elle ne savait pas vraiment pourquoi cette situation la rendait comme ça, d’habitude, elle avait un sang-froid à toute épreuve, mais se retrouver sermonné par Etoile du Griffon en personne lui faisait un choc. Elle ouvrit plusieurs fois la gueule et ne réussit qu’à débiter une phrase ne reflétant que le dixième de ce qu’elle voulait dire :

« J… je v.. Voulais l’apporter à une reine »

Puis elle se mordit la langue en essayant de reconnaître une des multiples impression ou un des sentiments emmêlaient dans le regard du grand chat. Il avait certes l’air fatigué de parler avec un chaton importunent la tranquillité prospère du camp mais son regard donner l’impression qu’il pensait à quelqu’un d’autre en parlant à la petite féline devant lui. La chatonne secoua la tête et se rendit compte que la pluie avait repris. Enfin, une brune mellée à de rare et timides gouttes salées. Depuis combien de temps la pluis avait-elle reprise ? Pas longtemps car en auscultant les alentours, elle aperçut d’autres matou regardant le ciel et ronchonner avant de se mettre à l’abri. Elle aurait bien proposer au chef d’en faire de même mais elle préféré obéir et ne rien dire, pour ne pas se créer d’embrouille supplémentaires. Elle qui voulais justement lui parlait de ses projets d’avenir…

[H-S : C'est pas génial, désolé...]