Allongée au pied du promontoire je regarde tranquillement mon clan s’éveiller doucement mais sûrement. Le clan du ciel compte pour le moment de bons guerriers surs d’eux et prêt à donner leur vie pour le clan. Quant aux apprentis, pour avoir baptisé moi-même chacun d’eux je sais qu’ils ont soif d’apprendre et hâte de porter le titre de guerrier. Qui à osé me traiter d’ancienne ? Je ne suis pas une ancienne bande de plouc ! Je suis la grande, l’unique, la célébrissime… Etoile Estivale ! Cheffe du clan du ciel bande de bouseux ! Bref revenons à nos moutons, j’observe donc mon clan d’un air… Maternel. Car oui je n’aurais jamais d’enfants mais tous ceux de mon clan ce sont un peu mes garnements.
Le clan est enfin totalement réveillé. La patrouille de l’aube est parti depuis plusieurs instants déjà, j’ai également constitué une patrouille de chasse, il ne faux pas attendre que la pile de gibier soit totalement vide pour penser à la remplir ! Mais et moi, pendant ce temps je fais quoi ? Je suis chef d’accord, mais être à la tête d’un clan ça ne veut pas dire qu’on est enchaîné à sa tanière. Je décide d’aller me promener. Et éventuellement d’attraper de quoi manger, il n’y a pas de raison que moi je prenne du bon temps alors que mes guerriers sont tous occupés ! J’irais… Ah, je ne sais pas bien où tien. Mais j’ai faim. Je chasserais en route, pas le temps de manger. Je me lève, m’étire car je suis légèrement engourdie, puis me dirige vers la sortie du camp.
Je m’approche doucement, tapis dans les broussailles, d’un lapin bien dodu. J’ai déjà mangé sur le chemin une musaraigne plutôt bien gâtée par la nature, ce gibier là je chasse pour le clan. Oui, je vous l’aie bien dit, j’ai beau être une grosse flemmarde qui déteste qu’on lui dicte sa conduite, je ne suis pas un monstre non plus. Si mes guerriers et mes apprentis sont occupés à chasser et patrouiller alors je vais aller chasser puis ensuite j’irais patrouiller, j’ai déjà prévu que je dirigerais la patrouille de nuit des frontières. Passons, je balance mon poids sur mes pattes arrière puis je bondis sur ma proie. Je suis une des meilleures du clan du ciel quand il s’agit de saut ou de course ! J’attrape donc sans mal le petit animal et je lui brise la nuque. Pauvre chou ! Il servira à nourrir soit un guerrier, soit un ancien, soit deux chatons. Je l’enterre sous un buisson, je viendrais le chercher plus tard.
Je saute puis relève la tête, un lapin dans la gueule. C’est le deuxième et sans doute le dernier que j’attraperais, me voilà arrivé aux champs, terrain neutre entre les clans. On ne trouve pas beaucoup de gibier ici, je me suis guidé à l’odeur de ce même lapin qui m’a bien baladé, je ne sais pas trop ce que je vais faire ici. Mon lapin dans la gueule j’avance, mes muscles luisent sous mon pelage, ma silhouette est fine et élancée c’est pourquoi on remarque bien que je ne suis pas cheffe pour rien.
Mon oreille tressaille. Quelqu’un à fait bouger les herbes hautes. Je ne serais donc pas seule ici ? Je remue les moustaches et pose ma proie qui atterrie entre mes larges et fortes pattes. Avec un grand sourire courtois j’accueil mon compagnon félin surprise :
« Approches, je t’ais entendu arriver. Je ne souhaite pas le combat, j’ai une proie fraîchement attrapé, que dirais-tu de la partager avec moi ? »
Pourquoi tant de courtoisie ? On est en terrain neutre, pas la peine d’être grossier et impoli envers les chats des autres clans. Après tout, on est tous des félins, à quoi bon s’entre tuer lorsque le temps n’est pas aux conflits et encore moins à la guerre ? Pacifiste peut être mais sachez que je ne serais pas bonne au point de laisser ma vie pour un guerrier d’un autre clan. Généreuse certes mais même la vertu elle-même a ses limites.