Une belle journée ♪

« Une belle journée »

Rousse ~ Sirocco ~ Soleil

Enfin, le temps s’était adoucis ! La terre, qui été encore détrempée la veille, avait séchée. Le soleil berçait de ses doux rayons tous les félins du Clan de l’Ombre. La rosée qui s’était déposée sur les brins d’herbes qui avaient retrouvés leur couleur verdoyante, s'écoulée doucement avant de se glisser dans la terre. Quelques oiseaux chantaient par ici et par là, égayant de plus belle cette magnifique journée d’automne. Seule le vent frais et les feuilles rouges rappelaient quelle saison avait pris place.
Étoile Rousse revenait de patrouille. Celle de l’Aube plus précisément. Elle avait pris la tête de celle d’hier, qu’elle avait menée en compagnie de Griffe du Lion et Nuage du Démon. Aujourd’hui, deux autres guerriers l’avaient accompagnée près de la frontière de la Rivière. Ils avaient un peu chassé sur la route, ramenant des proies satisfaisantes.

« Allez poser vos proies sûr la pile de gibier et profitez-en pour manger. Je vous laisse votre matinée, vous l’avez bien méritée. »
Gardant avec elle un beau lapin, elle partit en direction de la pouponnière. Cela faisait depuis deux jours qu’elle ne Les avait pas vus. Tous les chatons étaient sortis pour jouer, sous les regards bienveillants des reines. La rouquine les salua d’un signe de tête avant de rejoindre un coin un peu plus isolé, non loin du lieu de jeu des deux garnements.
Petit Soleil et Petit Sirocco. Ses chatons adoptifs. Leur mère était morte en mettant bas. Quant à leur père … son identité devait restée secrète, pour le bien de tous. Son lapin entre ses pattes, un rayon de soleil passant par le trou de son oreille, elle les observa d’un regard doux, maternel, attendant qu’ils la remarquent.

Nonchalant, Petit Sirocco était avachi comme une baleine échouée dans l’entrée de la pouponnière, à profiter du soleil. Autant il prenait en horreur les jours orageux et tempétueux, quand le soleil brillait haut dans le ciel, il adorait, et en profitait. Du haut de ses 5 lunes, il avait bien conscience qu’il ne pourrait pas glandouiller comme ça quand il sera apprenti. Il fallait donc bien en profiter avant que cette option devienne impossible dans moins d’une lune. Malgré ces quelques petits détails déplaisants au jeune matou, il était, comme tous les chatons de son âge, excité comme une puce à l’idée de devenir le plus grand guerrier de la forêt.
En parlant de plus grand guerrier de la forêt, voilà Etoile Rousse, sa mère adoptive en train d’arriver avec la patrouille de l’Aube. Petit Sirocco était énormément attaché à celle qu’il considèrait comme sa mère biologique. L’ayant élevé depuis le plus jeune âge et n’ayant jamais vraiment apprécié celle qui l’a élevé, il considère que la belle chatte rousse est celle qui l’a mis au monde, lui et sa sœur. En parlant de Petit Soleil, elle était roulée en boule, un peu plus enfoncée dans la pouponnière. Son grand frère la couva d’un regard protecteur, pendant qu’elle semblait dormir. Il l’aime tellement. Bref, la séquence larmes violon et mouchoirs et terminée et un bruit de pas vient titiller les oreilles roux flamme du chaton. Quand il se retourna il vit celle qui arrivait quelques minutes plus tôt.
Heureux que la cheffe ait trouvé du temps libre pour venir voir ses enfants adoptifs, le mâle roux soupira de bonheur. Ces temps-ci, il avait l’impression de la voir de moins en moins souvent auprès de lui et de Petit Soleil. Quand sa silhouette gracieuse et élégante s’approcha lentement, le jeune chat se mit sur ses pattes et se rua vers Etoile Rousse en criant, attirant en même temps l’attention de la femelle tricolore en train de rêver un peu plus loin.
-Etoile Rousse !! Wooaaah ! Le gros lapin ! C’est pour nous ?

Aux pattes de la guerrière, un magnifique rongeur demeurait, inerte. Petit Sirocco fut impressionné de la taille de l’animal. Il en avait déjà, rarement vu de près, mais celui-là était particulièrement bien dodu. D’ailleurs, si cette prise était réellement pour eux, ce serait la toute première fois qu’il gouterait ce met, surement raffiné. L’odeur enivrante de la viande fraichement tuée, couvrant celle du lait maternel, était à saliver. Les yeux écarquillés et la gueule entrouverte d’envie d’engloutir ça à lui tout seul, il miaula, ignorant si Petit Soleil s’était approchée ou non :
-Hey ! Petit Soleil ! Viens voir ça ! J’en ai jamais vu d’aussi gros !

Etendue à l’intérieure de la pouponnière mes flancs se soulèvent à un rythme régulier ce qui prouve que je suis entrain de dormir profondément. Je ne ronfle pas mais je n’en suis pas loin ! Je remue les oreilles, me lèche les babines. Je savoure la proie imaginaire que je viens d’attraper. Je me vois fière guerrière… Je vois mes parents fiers de moi ! Mais je ne comprends pas, la mère qui me félicite n’est pas Etoile Rousse. Elle est blanche. C’est qui ? Maman ? La vraie ? Je suis perdue et me réveille finalement en sursaut, quel drôle de rêve ! Mais je ne me suis pas encore présentée ! Moi je suis Petit Soleil, une jeune chatonne qui n’a pas eut de bol dans la vie. Ma mère est morte il y a longtemps. Mon père je ne l’aie jamais connu, mais ma mère adoptive, la cheffe du clan de l’ombre, Etoile Rousse est une des plus gentilles chattes que j’ai eut le bonheur de connaître ! Je voudrais être une chatte aussi respectée qu’elle plus tard ! Mieux, je voudrais être à sa place… Oui j’avoue sans mal convoiter en secret la place qu’occupe ma mère adoptive. Je voudrais plus tard diriger le clan de l’ombre. Je voudrais être à la tête du plus fort clan de toute la forêt… On serait les maîtres de la forêt !

Je me levais et m’étirais avec lassitude. On s’ennuie quand on est chaton ! On ne peut rien faire… Je voudrais pouvoir sortir maintenant ! Je voudrais être forte maintenant… Pouvoir chasser maintenant, tuer maintenant ! Je voudrais être une grande guerrière, voir même la lieutenante maintenant. Mais je savais bien que à 5 lunes ce n’étais pas possible. Dommage. Je grognais, déçue de devoir rester près des reines dans cette odeur de lait pendant plus d’une lune ! C’est alors que je levais le nez au vent, une odeur que je connaissais bien, maman était rentrée de la chasse ! Je ronronnais, heureuse de voir le pelage roux de ma mère se rapprocher de la pouponnière. Petit Sirocco, mon frère, fut le premier à courir dans les pattes de notre mère. Je n’entendais pas bien ce qu’il lui disait et, au fond, j’avoue que je m’en fichais un peu. Je ronronnais, heureuse de voir mon frère si pleins d’entrain. Je me levais pour aller les rejoindre mais alors que j’arrivais à la hauteur de mon frère celui-ci me hurla dans l’oreille

-Hey ! Petit Soleil ! Viens voir ça ! J’en ai jamais vu d’aussi gros !

Alors que mon frère venait de transpercer mes pauvres petits tympans je le regardais en souriant. Je riais joyeusement et regardais la proie que nous apportait Etoile Rousse. Je la reniflais puis dis en ronronnant :

« C’est vrai qu’il a l’air énorme ce lapin ! Et il doit être bon en plus ! Il est que pour nous ? T’as pas intérêt à tout manger Petit Sirocco je veux ma part ! »

« Un régal ! »

Rousse ~ Sirocco ~ Soleil

A peine la rouquine fût-elle installée qu’elle vît Petit Sirocco se précipiter vers elle. Un petit ronronnement amusé lui échappa. Le bon temps passé avec ses deux enfants adoptifs lui manquait énormément. Mais avec la mauvaise saison qui approchait et les querelles qu’il y avait eu avec le Clan du Ciel et celui de la Rivière, cela ne risquait pas de s’arranger. Sauf si …

« Étoile Rousse !! Wooaaah ! Le gros lapin ! C’est pour nous ? »
Petit Sirocco avait miaulé tellement fort cette phrase qu’il avait attiré l’attention de tous les félins présents. Étoile Rousse agitât sa longue queue rayée et pointa ses oreilles en avant. Petit Soleil s’était approché à son tour. La petite famille était donc au complet. Et avant que la meneuse puisse en placer une, le jeune mâle laissa échapper un nouveau miaulement sonore :

« Hey ! Petit Soleil ! Viens voir ça ! J’en ai jamais vu d’aussi gros ! »
Voilà de quoi percer les tympans de la petite femelle. Mais celle-ci garda le sourire, sans doute aussi heureuse qu’Étoile Rousse de voir le rejetons aussi jovial. Elle ronronna en reniflant la pièce de viande avant de miauler, plus doucement que son frère :

« C’est vrai qu’il a l’air énorme ce lapin ! Et il doit être bon en plus ! Il est que pour nous ? » Puis elle reprit à l’intention de son frère : « T’as pas intérêt à tout manger Petit Sirocco je veux ma part ! »
La guerrière regarda tendrement ses petits. Elle ne voulait que leur bien, et elle ferait tout pour le leur donner. Certes, son Clan comptait énormément. Mais les deux mioches comptaient tout autant. Elle avait promis à leur mère biologique de veiller sur eux. Et elle tiendrait cette promesse, au péril de sa vie.
Les deux chatons observaient toujours le gibier avec envie. Alors la rouquine déchira un petit morceau qu’elle plaça devant les pattes de Petit Sirocco, et un second devant celles de Petit Soleil.

« Gouttez-moi ça. Mâchez bien surtout, c’est plus consistant que le lait. Et si ça vous plait, je vous en donnerais un autre bout. Nous allons nous le partager, en famille. »
Combien de fois quelques chatons avaient avalés un bout de viande sans le mâcher avant ? On ne comptait même plus. Et Tropique du Cancer devait avoir assez de travail comme ça pour s’occuper en plus d’un chaton non avertit.
Étoile Rousse mordit à pleine dent dans l’animal pour manger à son tour. Ce lapin était excellent. Ses papilles s’émoustillèrent au contact de la viande encore tiède. Ses crocs étant assez aiguisés, elle pût avaler son morceau juste après. Quand ce fût fait, elle regarda les deux chatons s’offrir au plaisir de la chaire fraichement chassée. Elle les interrogea du regard, histoire de savoir ce qu’ils pensaient de la viande.

Toujours les yeux écarquillés devant ce rongeur énorme, Petit Sirocco sentit la présence de sa sœur s’approcher derrière lui. Elle aussi semblait impressionnée par ce qui semblait être leur déjeuner. Quand le petit matou se tourna vers la chatte tricolore, elle faisait une grimace mais tout en souriant. Il fronça les sourcils. Avait-il dit, fait quelque chose ? Il se retourna vers Etoile Rousse qui la regardait aussi en pouffant de rire. Gêné, il piétina sur place quand sa sœur s’exclama elle aussi :
C’est vrai qu’il a l’air énorme ce lapin ! Et il doit être bon en plus ! Il est que pour nous ? T’as pas intérêt à tout manger Petit Sirocco je veux ma part !

Le concerné sourit. C’est vrai qu’il mangeait beaucoup pour son âge. Il était un vrai morfal à vrai dire. À chaque fois qu’il avait quelque chose à manger, il l’engloutissait en quelques bouchées. De Petit Sirocco et Petit Soleil, c’était lui qui avait le plus de nourriture et ça lui convenait très bien. Un fin gourmet !
Le chaton roux renifla avec grand intérêt la pièce de gibier qui était à peu près grande comme lui. Puis il regarda sa mère adoptive. Est-ce qu’il pouvait gouter ? Il n’en pouvait plus d’attendre ! C’est comme mettre un chat au milieu de centaines de souris en lui disant qu’il ne faut pas y toucher : c’est de la torture ! Le petit rouquin griffait nerveusement le sol de sa patte tant il avait envie de se jeter sur le rongeur et l’avaler d’un coup. Mais non, il fallait attendre une réaction de Etoile Rousse qui regardait toujours les chatons d’un air aimant. Enfin, elle découpa le lapin en trois parts égales et les distribua à ses garnements. Elle miaula :
Gouttez-moi ça. Mâchez bien surtout, c’est plus consistant que le lait. Et si ça vous plait, je vous en donnerais un autre bout. Nous allons nous le partager, en famille.

Trop impatient pour attendre la fin des paroles de celle qu’il considérait être sa mère, il avait déjà commencé à la renifler sous tous les angles en salivant. Quand le signal retentit, il enfonça ses petits crocs dans la viande et commença à mâcher. Oui, il s’appliquait bien sur ce point là. Parce qu’il avait déjà failli s’étouffer avec un morceau de viande. Pas malin-malin vous me direz ! Oui, mais c’est le goinfre qui sommeil en Petit Sirocco qui s’était réveillé en lui à ce moment. Maintenant, il faisait attention.
Dès la première bouchée avalée, il fut conquis par le délicat gout de ce rongeur. Quand il eut tout avalé tel un puits sans fond, il se tourna vers sa mère et sa sœur, avec un air étrange. Un peu comme si il leur demandait silencieusement : « Il y en a encore ? On peut en avoir encore ? ». Puis il miaula enfin avec un ton implorant :
-C’était trop bon ! On pourra en ravoir plus tard ?

Avant que la meneuse n’ait eu le temps de répondre, il se tourna vers Petit Soleil, guettant une réaction amusée –voire désespérée- de sa part. Il l’aimait tellement, que même si elle répliquait quelque chose de pas gentil du tout, il le prenne en rigolant. Au pire il lui sautera dessus pour lui mordiller les pattes et les oreilles, mais ce ne seront que des jeux amicaux et taquins. Rien que des jeux. D’ailleurs, sûrement comme tous les frères et sœurs, les deux chatons adorent se taquiner. Mais ils s’aiment vraiment tous les deux, c’est sûr. C’est pour ça que Petit Sirocco l’aiment tellement, même en se disant des trucs pas très agréables à entendre en temps normal, il sait qu’elle rigole et le taquine. C’est pour ça qu’il le prend bien. C’est parce qu’elle l’aime. Et lui l’aime du double en retour.

» Ma prez (la plus belle :D)

Une belle journée ♪

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